jeudi 17 octobre 2013

Reims vs TFC - le miracle a eu lieu

Dans le bus du Tèf, la concentration est toujours totale
Après une semaine de relâche bien imméritée, les joueurs du Toulouse Football Club se déplacent chez le Stade de Reims pour un duel au sommet de la lutte pour le maintien. 

La veille du match, c’est donc concentrés et la cuisse légère que nos héros montent dans le luxueux bus que leur a mis à disposition Olivier Sadran. 

Sur l’autoroute, le nouveau chauffeur, Alain Giresse, dépasse à peine du volant, tel un poulet sans tête, tandis qu’à l’arrière, les visages sont déjà crispés par l’enjeu (ndlr, Serge Aurier aurait en fait bouché les toilettes du bus). Cette ambiance, à la fois lugubre et grotesque, donne à la petite compagnie un air de train fantôme.

Dès le premier arrêt pipi, la crise survient. Jean Daniel Akpa Akpro, faisant jouer sa polyvalence, s’improvise pompiste afin d’arrondir discrètement son salaire dérisoire et le bus finit par partir sans lui. Son voisin de siège, Olivier Blondel, ne s’en rendra compte, hystérique, que 100km plus loin. Après un important détour, les Violets atteignent finalement la petite bourgade rémoise avec 3h de retard. « Plus le temps pour un dernier entrainement, ce sera une sortie culturelle » explique Casanova, et la fine équipe se dirige alors vers la cathédrale légendaire. Devant la demande du curé d’enlever sa casquette, Wissam Ben Yedder, malingre, s’est fendu d’un « touchez ma bosse monseigneur », qui a régalé l’assistance. 

Un peu plus tard, le coup d’envoi est enfin donné. Le capitaine Zebina est présent, dissimulé derrière une montagne de straps. Bibendum, comme le surnomme Adrien Regattin, taquin comme pas deux, ne fera cependant pas long feu. Dès la 3ème minute, Spahic fait l’erreur de lui adresser une passe et, à la réception du ballon, Joe La Béquille fait un geste trop brusque que son corps ne supporte pas. Atteint d’une déchirure généralisée, le capitaine doit laisser sa place à Steeve Yago, sous les yeux plein de détresse de ses partenaires.  

Le capitaine salue la foule depuis son brancard

A la 25ème minute, Sylla part au pressing tout seul et permet à l’ailier adverse de prendre le couloir. Abdennour se jette sur le malheureux, qui ne s’en relèvera pas, mais le ballon, lui, vit encore. Etienne Didot lance le contre et le ballon arrive à Aurier. L’imposant Serge centre finalement derrière la cage, tout en poussant un cri atroce. Quelques supporters quittent le stade.  

Quelques minutes plus tard, Reims se lance à l’assaut. Dépassé par la justesse technique de l’attaquant adverse, Steeve Yago s’écroule dans sa surface, comme un pantin sans fil, trop libre et trop fragile. Heureusement, Abdennour s’interpose et passe en retrait à Ahamada qui, distrait, laisse passer le ballon. Aymen ouvre enfin son compteur CSC : 0-1.

Pris de panique, Alain Casanova perd ses moyens et fait entrer Adrien Regattin.  

Tu peux pas test Alain Giresse
C’est déjà la mi-temps. Le souffle court, les toulousains regagnent le vestiaire et tombent nez à nez avec Bryan Bergougnoux, tout d’habits païens vêtu. Notre chroniqueur de choc, qui s’était dissimulé dans un sac à ballon pour emprunter le bus toulousain, implore Casanova de le faire rentrer tout  en prononçant des menaces de fin du monde aussi variées que loufoques. Il sera évacué sans ménagement par Alain Giresse et contraint à faire le voyage du retour dans les toilettes du bus.

La 2ème période commence sur des bases catastrophiques. Le déchet technique est tel que le service hygiène de la mairie est appelé en renfort. Dans ces conditions, la nervosité gagne vite les toulousains. Dès la 56ème minute, Atar, l’attaquant israélien de Reims demande à sortir. Victime de brutalités de la part d’Aguilar depuis le début du match, il vient d’éviter de justesse un tacle à l’estomac du colombien. En attendant de quitter le terrain, il se place sous la protection communautaire de Ben Basat.    

Les minutes défilent et on croirait les Violets incapables de revenir dans le match, ce qui accroit leur frustration. La victoire se profile tranquillement pour le Stade de Reims, quand soudain, après un énième attentat de Pavle Ninkov, le match dégénère. Sur un coin du terrain, Abdennour poursuit Devaux, la bave aux lèvres, tandis que Serge Aurier s’amuse à faire pleurer Charbonnier du regard.  


Ce dernier s’enfuit vers son vestiaire, bientôt imité par les autres joueurs rémois, alors que le fier Serge les poursuit en les invectivant dans une langue étrangère. Le gardien rémois, encerclé, n’a pu s’échapper et se retrouve seul face à la barbarie violette. L’arbitre tente alors d’interrompre la rencontre mais Aguilar lui a confisqué son sifflet et le tient en respect grâce à ses sourcils terrifiants. 

Opportunistes, les toulousains profitent de la supériorité numérique pour enfiler les buts comme des étudiantes de médecine. C’est un véritable attaque-goal qui se met en place et durera jusqu’à la fin de la rencontre. Heureusement pour les locaux, l’imprécision critique de Regattin empêche le score de trop enfler, jusqu’à ce qu’Aguilar, lassé, donne finalement le coup de sifflet final  sur un score de 5 à 1.

Au micro de Bein, Alain Casanova  n’est plus lui-même et tente un trait d’humour : « j’ai bien fait d’allumer Serge à la cathédrale, lol », glisse-t-il dans l’incompréhension générale. Un peu plus tard, au CFC, Pierre Menès dénoncera une « victoire à l’arrachée ». En duplex depuis la Bodega du Tèf, Wissam Ben Yedder se fendra pour seule réponse d’un « ta mère la caissière », avant de rejoindre ses coéquipiers pour le cassoulet de la victoire. 


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